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SUCCESSION A LA CHEFFERIE BANGOU : Qui est rebelle ?

A quelques jours ou semaines la sortie du futur Roi Bangou du lieu initiatique (Lahkep), conformément au  28 Janvier 2019 date de son arrestation, Jean Claude Shanda Tonme accuse les « Non à la régence perpétuelle » de rébellion.

 

Par une correspondance au Ministre Délégué auprès de la Présidence Chargé de la Défense, en date du 07 Mars 2019, l’élite soupçonne les autorités sécuritaires locales de « connivence avec une rébellion organisée ». Par la plume du notable Mbah Sop Yepnang Tchihou Emmmnuel, les tenants du retour de la lignée du Roi  Kemayou lui répondent.

                                                    

                           

MBAH-SOP Notable Bangou
MBAH-SOP Notable Bangou

REACTION SUITE A LA MISE AU POINT DES « NOTABLES ET ELITES BANGOU »

 

« Le Silence de la cour fait le tumulte de la rue », Jean Lafontaine.

I-  La fameuse sortie des « Elites et Notables Bangou », je n’arrive pas à la digérer pour une raison : Je prétends me prévaloir de la double casquette d’élite et de notable Bangou. Elite, pour être allé à l’école jusqu’à l’Université de Panthéon Sorbonne et avoir posé un certain nombre d’actes au cours de ma vie ; Notable, pour avoir succédé à mon géniteur, un des plus grands notables à la Chefferie Supérieure de Bangou.

Etre notable suffit-il pour maîtriser la tradition ?  Que non !...  Mais j’ai eu le privilège de naître dans une famille où l’on ne parle que « tradition » et d’avoir  des deux côtés, des grands parents rompus  dans l’exercice du « pouvoir traditionnel ». Cette formation en famille, je l’ai complétée hors de Bangou ; en 1967, à la Chefferie Bamendjou sous l’ombre de son monarque respecté par le monde entier.  Ensuite, à l’Université Fédéral de Yaoundé, j’ai parfait ma formation sous la direction du grand professeur Tixier Le Vignoncourt, meilleur spécialiste des coutumes Bamiléké. Vous savez l’essentiel sur ma formation.

Fort de cela, je vous dis que vous vous rabaissez par votre ignorance. Vous donnez l’impression que les Bangou ne connaissent pas la coutume. En effet, contrairement à vos prétentions, les « 7 » et « 9 » ne désignent pas les chefs. Ce sont des exécutants qui attrapent le chef dans le respect des ordres à eux transmis par qui de droit. Vous avez-vous-mêmes apporté la preuve que votre chef a été désigné par ce collège.

II- En 1967, la destitution coutumière  imaginaire du Roi KEMAYOU

Cette année- là, la concession dont je suis responsable aujourd’hui a été consultée par l’administration sur deux questions :

  • Nous avons tout entrepris sans succès pour faire rentrer votre Chef. Faut-il laisser la Chefferie dans la situation actuelle ou faut-il mettre quelqu’un en attendant le retour du Chef ?

Réponse : Mettre quelqu’un

 

  • Peut-on mettre DJOMO ?

Réponse : Oui

Vous voulez fabriquer une histoire alors que les acteurs de l’histoire sont encore vivants ?

Je rappelle à ceux qui sont épris de la vérité que DJOMO durant son règne n’a pas eu de problème avec les princes et les princesses. C’était un père pour eux, un guide pour la tradition. Même le « de Cujus » quand il est arrivé et est présenté comme fils de DJOMO, il n’y avait pas de problème. Le début même du « de cujus » à la chefferie Bangou ne pose pas de problème. Après une requête de  de sa part, DJOMO Jacques Honoré (Fieu Mekouo) et moi-même, nous nous sommes associés pour lui acheter une voiture, une Pick-Up.

Les choses se gâtent à partir de 1985. Quand j’apprends le décès du Chef KEMAYOU, je forme une petite délégation pour me rendre à la chefferie de nuit. Je fais réveiller le chef et lui annonce la nouvelle. Sur-le-champ nous tenons une cellule de crise. La décision prise était de tout faire pour rapatrier le corps du Roi. Le chef décida de se rapprocher de l’administration pour lui demander l’aide afin de faire rapatrier le corps de « son père ». Il me charge de tout faire pour lui obtenir le CERTIFICAT DE DECES du Chef KEMAYOU. Malgré des difficultés énormes, j’ai pu entrer en contact avec des anciens compagnons du défunt et obtenir le Certificat de décès du Chef KEMAYOU PAUL BERNARD que j’ai remis au Chef TAYO. Qu’en a-t-il fait ?... Vous seuls les « élites et notables Bangou » qui avez accompagné TAYO dans la destruction de nos valeurs traditionnelles pouvez répondre.

 En 1995, les restes du Chef KEMAYOU arrivent au Cameroun. Alors commence un calvaire pour les dignitaires qui osent demander l’inhumation du Chef. L’allié du Chef TAYO n’a jamais été le peuple. IL a fait lâcher des gendarmes et même des prisonniers aux trousses de ceux qui levaient le petit  doigt. La vieille mère de NANA SINKAM était parmi les violentés. Les portes des cellules s’ouvrirent aux princes et princesses. J’ai trouvé à Bafoussam embastillés, de grands notables qui avaient osé. Je me suis intéressé avec témoins à leur cas pour apprendre que le dossier d’accusation était vide, mais que les « élites Bangou » que vous êtes au service de TAYO, destructeur de nos valeurs, avaient pris des dispositions pour que la plus lourde peine possible leur soit infligée. Interpellé, le Vice- Président de la Cour d’Appel de Bafoussam nous assure qu’ils seraient relaxés. Ce fut fait. Ces notables ont échappé à la prison ; mais, arrivés à Bangou, ils n’ont pas échappé à la mort. Sur la liste de ceux qui ont trouvé la mort une fois retournés à Bangou figurent :

  • MBAH ZANANG
  • MBAH ZA’A DOOH
  • MBAH MEKEP ZAYEP
  • MBAH DZEFIEU BAPBIEUH
  • MBAH BIEUH BONGUENG

Peut-être les « élites et notables Bangou », bras séculiers de TAYO, même post mortem, peuvent –ils nous dire un mot au sujet de ces disparitions !...

III- Ce qui précède établit à loisir comment le peuple Bangou, devant la force de frappe destructrice, muselé, s’est réfugié dans le  silence pour avoir la vie sauve. Le Préfet des Hauts Plateaux, SADO a tout fait pour mettre les fils et filles Bangou autour d’une table pour discuter des problèmes de leur chefferie. Il me convia à cette table-ronde, les discussions furent franches. Pour finir, en 2001, il fut décidé à l’unanimité, en présence du chef TAYO et de ses soutiens, que les restes du Roi KEMAYOU devaient être ramenés au Cameroun pour être enterrés à la Chefferie Bangou.  Es-Qualité. Après ces assises qui mirent du baume au cœur du peuple Bangou, la machine citée ci-dessus se mit en marche pour empêcher, avec succès, l’application de la décision suscitée. Et pour cela, le Préfet SADO  préféra demander son départ des Hauts Plateaux. Le peuple Bangou retrouva sa léthargie jusqu’au décès du Chef TAYO. Le moment était opportun pour résoudre le problème qui couve à la Chefferie Bangou depuis la disparition du Roi KEMAYOU.

La fameuse réunion du 10 décembre 2018 donnait au peuple Bangou l’occasion de retrouver l’espoir puisqu’elle donnait naissance à une commission de réconciliation qui s’imposait, compte-tenu des souffrances subies par les Bangou. Messieurs les « Elites Bangou », qu’avez-vous fait de cette commission ? Les Bangou avaient compris que le problème de succession dans une chefferie est avant tout une affaire de princes et de princesses encadrés par des grands dignitaires de la tradition. Le Prince NANA SINKAM fut chargé de réunir sa famille pour une solution de paix. Il prit sur lui la responsabilité de réunir les quatre branches concernées (Branche SINKAM Charles, Branche KEMAYOU Paul Bernard, Branche DJOMOU Christophe et Branche TAYO Marcel). La marche vers le consensus tant souhaité était amorcée et concrétisée par un rapport bien signé par les quatre branches. Une fois encore, des ennemis du peuple Bangou sont sortis de l’ombre pour écarter de cette dynamique d’entente la branche de TAYO Marcel car, l’entente entre les princes et princesses ne pouvait pas satisfaire le plan machiavélique  qu’ils concoctaient sur la Chefferie Bangou.

 Pour ces raisons, ces « notables et élites Bangou » d’un autre genre, fort de leurs appuis politiques ont cru devoir se passer des Bangou pour aller chercher la solution à nos problèmes traditionnels plutôt à Yaoundé. Pendant que nous œuvrions pour la réconciliation, ils jubilaient parce que l’Etat avait validé la date du 28 janvier 2019 qu’ils avaient choisi pour les obsèques. Mais ils avaient oublié un détail important. L’Etat du Cameroun n’est pas contre la tradition Bangou. L’Etat prit une décision qui restera mémorable dans notre histoire. Il brisa les entraves que les ennemis du peuple Bangou avaient tissées pour empêcher l’inhumation du Chef KEMAYOU. Cette inhumation fut autorisée : enfin 33 ans après son décès, le Chef KEMAYOU devait être inhumé au Panthéon où on inhume les souverains Bangou. Ce fut fait devant  le Chef Supérieur Bazou, le représentant de l’administration, le député DATOUO, les 7 et 9 et autres menus fretins.  

Les forcenés n’avaient pas compris la signification de cet acte. En effet, ceux qui maîtrisent la tradition Bamiléké savent ce que cela veut dire et ce que cela entraine. Après l’inhumation le 24 janvier 2019, le 25 janvier 2019, devant le même parterre comme l’exige l’usage, la mort du Chef KEMAYOU était officiellement déclarée. La suite était inéluctable (pour ceux qui maîtrisent la tradition Bamiléké), le 28 janvier 2019, au cours des obsèques, son successeur fut arrêté et publiquement présenté  à qui de droit, devant un pléthore de souverains et de responsables de l’administration. Cet acte déchainât la furie de celui qui s’était auto-proclamé « représentant des élites Bangou ». Comme un taureau que l’on venait de d’émasculer, il criât, fonçât, et dans sa furie, il bousculât le souverain de Bamena, le souverain de Bazou et le Nouveau Chef Bangou. Ca, les prétendus « notables et élites Bangou » ne vous le disent pas. S’est-il même arrêté là ?...  Il a organisé la profanation du LAAKAM où se trouvait déjà le nouveau Chef en y introduisant des gendarmes,  policiers  et quelques partisans dont nous tenons la liste. Le  nouveau Chef a été copieusement bastonné et expulsé  du LAAKAM  par une force brute.

Aujourd’hui, je rends hommage au peuple Bangou qui, devant ces agissements de barbarie d’une autre époque, a su garder son calme et n’a du tout pas répliqué. Personnellement, j’avais  préparé les princes et les princesses pour une réaction non violente contre cette violence. Les Bamiléké jugeront de ce qui s’est passé, c’est-à-dire des agissements de ces barbares qui sortent je ne sais d’où aujourd’hui pour s’ériger en donneurs de leçons aux Souverains de Bazou, de Bamendjou, etc.

De plus, j’attire l’attention des peuples de l’Ouest que j’ai vécu une situation qui m’a intrigué : les enfants de TAYO Marcel n’étaient pas dans le cortège des princes et des princesse pour accéder à la place des obsèques.  Sans doute créditaient-t-ils, par cette abstention, la thèse de mort par suicide de leur père qui circule ici à Bangou ? Si tel est le cas, ils ont eu raison car, dans nos coutumes, l’on n’offre pas des obsèques aux suicidés. Le représentant des « Elites » est allé attraper son chef qui était caché derrière la tribune officielle pour le confier à un individu qui n’est ni « des 7 » ni « des 9 ».

Ces gens prétendent que le Préfet a lu le nom de leur « élu », ce en quoi je m’inscris en faux. Connaissant l’administration et les règles qui président à leurs actions, je prétends qu’aucun administrateur qui se respecte se trouvant devant le cas créé à Bangou le 28 janvier 2019, ne peut choisir aucun des deux chefs présentés car il est incapable de distinguer le vrai chef du faux chef. Il doit prendre ses distances pour faire ses investigations avant de prendre une quelconque position.  C’est pour cela que vous apprenez qu’il y a deux chefs à Bangou. Je puis vous assurer que ce jeune homme est l’otage des célèbres « notables et élites Bangou » qui l’utilisent non pas pour lui mais pour leur fin non avouée. Ce garçon souffre et le peuple Bangou l’ignore totalement.

Je demande à vous  « notables et élites Bangou » de recadrer votre caisse de résonnance, j’ai cité SHANDA NTONME. J’ai l’impression que son cas relève de l’univers psychiatrique : il organise le boycott des activités du Prince NANA SINKAM, sans en établir l’intérêt pour sa personne, il donne des ordres au Directeur de la CICAM, au Gouverneur du Littoral, au Gouverneur de l’Ouest. Dans son hallucination, il voit la rébellion à Bangou et se croit obligé de transmettre ce mensonge au gouvernement. Je rappelle à ce marchand de bruit que s’il y avait quelque chose de malsain qui se passait à Bangou, lui SHANDA n’a aucune expertise pour informer un gouvernement qui sait et maîtrise tout ce qui se passe à Bangou. Le vrai pyromane est ce faiseur de bruit et sa bande. Il faut qu’il arrête et qu’il redescende sur terre.

Quant à vous qui vous cachez derrière le sigle de « notables et élites Bangou », je ne me reconnais pas en vous quoi que je sois à la fois  Notable et Elite Bangou.  Ce qui vous caractérise est que vous êtes ceux-là qui ont acheté des titres de noblesse au cours du règne de TAYO Marcel, et qui avez signé avec lui, un pacte qui n’engage pas le peuple Bangou. Vous savez que vous êtes totalement déconnectés du peuple Bangou. Vous le savez si bien. N’êtes-vous pas en train de créer des charters qui ramènent à Bangou vos futurs électeurs qui n’ont rien à voir avec le peuple Bangou. Vous les faites inscrire avec la complicité d’ELECAM pour, après, aller prétendre à Yaoundé que vous êtes des élus du peuple Bangou. Etes-vous sûrs que cela passera ? Autre preuve que vous n’aimez pas les Bangou, c’est la haine que vous avez de la peine à maîtriser contre la seule personne qui mène des actions positives en faveur du peuple Bangou. Moi, qui aime le peuple Bangou, je suis en bonne compagnie avec lui. Il dépense 25 000 000 FCFA deux fois par an pour la santé des Bangou sans en demander la moindre contrepartie !... Pourquoi cela vous chagrine ?... J’ai vu ce Monsieur sortir 7 000 000 FCFA pour faire opérer, hors de Bangou, un pauvre qui n’avait plus espoir de vivre. C’est pour cela que vous haïssez cet homme ?... Ce Monsieur paye de nombreuses primes scolaires pour encourager et soutenir le Bangou de demain. Pourquoi cela vous chagrine tant?...

 Mais, comme il est permis à l’homme de changer, si demain, vous voulez exprimer votre « amour » au peuple Bangou comme le fait NANA SINKAM, je serai votre soutien. Je ne comprends pas que vous qui donnez l’impression d’être bien éduqués, vous ne respectiez plus rien. Vous avez fouetté le Nouveau Chef Bangou. Vous avez manqué de respect au Sous -Préfet de Bangou qui fait dans ce village un travail remarquable pour la paix et la cohésion sociale. Vous avez un disque rayé que vous faites tourner à profusion. Tous ceux qui ne mangent pas dans votre soupe nauséabonde, vous les traitez de « corrompus » par NANA SINKAM. Mais arrêtez !... Nous autres les intellectuels, l’on nous a appris le respect de nos contradicteurs et la pédagogie de la différence. Si vous respectez cela, vous serez en bonne compagnie.

En terminant ces quelques lignes, j’ose en appeler au gouvernement de la République pour mener des investigations susceptibles de révéler la vérité sur cette affaire de la chefferie Bangou. Le peuple Bangou en a un urgent besoin. Et je reste d’autant plus serein que la position de notre gouvernement est constante. En effet, partout où le souverain a été destitué suite à la lutte pour l’indépendance, chaque fois qu’il est rentré,  le gouvernement a donné raison à la légitimité au détriment de ceux qui ont exercé le pouvoir en l’absence du Chef. Je sais qu’il y a des gens qui, en construisant un tissu de mensonges et de contre-vérités, œuvrent pour que Bangou soit l’exception, et ce au détriment du peuple. Mais la vérité finira par triompher !

Mes salutations à tous ceux qui consacreront un peu de leur temps pour lire ces quelques lignes.

                                                          (é) MBAH SOP YEPNANG MBOUGUEN TCHIIHOU EMMANUEL

 

©ouestmediainfo.cm : Alexis YANGOUA

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